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French
Le principe de la relativité du mouvement, dans sa forme
classique, exigera que les ondes émises par un système en mouvement
uniforme, soustrait à toute influence extérieure sensible, se meuvent
avec ce système, de manière que le centre de chaque onde sphérique
continue à coïncider avec l'électron qui l'a émise, et que la vitesse
radiale soit universelle et égale à c. Si le mouvement de
l'électron est quelconque, le principe de relativité ne détermine plus la
vitesse avec laquelle se déplace le centre de l'onde; toutefois, cette
vitesse doit être constante (sinon il y aurait action à distance entre
l'électron et l'onde émise).Il ne sera plus possible, il est vrai, de
conserver l'image "éther" ou "ondes dans un corps élastique" pour cette
loi de propagation; mais, si même nous voulions la conserver, et avec
elles les equations aux dérivées partielles, il serait nécessaire d'ajouter
l'hypothèse nouvelle de la transformation Lorentz-Einstein qui, àvrai
dire, change si profondément les conditions du probléme, que l'image
"éther" ou "corps élastique" devient entièrement inapplicable. Bien
plus, la propagation de la lumière, dans le vues de MM. Lorentz et
Einstein, ne comporte plus d'image mécanique du tout. Au contraire, la
loi de propagation que nous avons énoncée plus haut correspond
simplement à l'image de particules émises dans tous les sens avec une
même vitesse radiale, et qui continuent à se mouvoir uniformément: elle
se rapproche donc, sous ce rapport, de la théorie émanative de Newton.
J'ai montré (loc. cit., 2me partie) qu'en supposant cette loi vraie
quel que soit le mouvement de l'électron et admettant que ces particules
fictives agissent sur les charges électriques avec lesquelles elles entrent
en contact, on n'a aucune peine à construire une infinité de théories
électrodynamiques en parfait accord avec l'expérience, sauf en ce qui
concerne l'optique des corps en mouvement. Ici l'expérience,
interprétée dans la conception atomique de l'électricité que nous avons
adoptée jusqu'ici, énonce ce résultat unique et simple (1): lorsqu'un
rayon lumineux met en vibration les ions d'un corps quelconque qui, à
leur tour, émettent de nouvelles ondes, les centres de ces ondes se
meuvent, non avec la vitesse, de ce corps (comme le voulait notre
hypothése) mais avec la vitesse de la source de lumière. Or,
c'est ce que le principe de l'action et de la réaction permettait de prévoir.
En effet, ce principe se trouve lésé par notre hypothèse, puisqu' à
l'action de nos particules fictives (pour nous servir de cette image) sur
les ions ne correspondait aucune réaction des ions sur les particules.
Il faudra, comme dans la théorie de Lorentz, attribuer à l'energie
rayonnante un quantité de mouvement, ce qui est bien plus
naturel lorsqu'on considère cette énergie comme projetée que
lorsqu'on la considére comme propagée; et les vitesses ses initiales des
particules fictives émises par un ion se détermineront par le principe de
la conservation de la quantité de mouvement, ou principe de
réaction. Dans le cas de l'Optique, toute l'énergie rayonnante provient
de la source, et les écrans on appareils optiques ne fournissent aucun
apport; il est donc naturel de penser que le principe de réaction, quel
que soit son énoncé précis, aura pour effet que la vitesse des particules
fictives émises par les ions des écrans, etc., sera uniquement déterminée
par celle de la source de lumière.
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(1) On vérifie facilement ce théorème en suivant de près les
démonstrations de M. Lorentz (Versuch einer Theorie der elektr. u.
opt. Vorgänge en bewigten Körpern, Leiden, 1895).
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English
The principle of relativity of motion, in it's classical form,
demands that the waves emitted by a uniformly moving system be free
from all sensible external influences. They move with the system in a
manner in which the center of each spherical wave continues to coincide
with the electron which emitted it, and in which the radial velocity is
universal and equal to c. If the motion of the electron is
variable, then the principle of relativity no longer determines the
velocity with which the center of the wave is displaced; however, this
velocity must be constant (otherwise there would be action at a
distance between the electron and the emitted wave). True, it will no
longer be possible to conserve the image of "ether" or "waves in an
elastic body " for this law of propagation; but, should we choose to
conserve it, and with it the partial differential equations, it would be
necessary to add the new Lorentz-Einstein transformation hypothesis
which, to tell the truth, profoundly changes the conditions of the problem,
[so much so] that the image of "ether" or the "elastic body" becomes
entirely inapplicable. In addition, in the views of Lorentz and Einstein,
the propagation of light is no longer compatible with the mechanical
image at all. On the contrary, the law of propagation which we have
described above corresponds simply to the image of particles emitted in
all directions with the same radial speed, and which continue to move
uniformly. It therefore draws closer to coming into rapport
with Newton's emanative theory. I have shown (loc. cit., 2nd
part) that, supposing this law is true, whatever the motion of
the electron, and admitting that the fictitious particles act on the
electric charges with which they come into contact, we aren't penalized
in any manner to construct an infinity of electrodynamic theories
in perfect accord with experiment, save in that which concerns the
optics of moving bodies. Here, experience, as interpreted from the
atomic conception of electricity, which we have adopted up to
now, states the result uniquely and simply (1): When a light ray
sets into vibration the ions of a medium which, in their turn emit
new waves, the centers of these waves move, not with the velocity of the
medium (like that wanted by our hypothesis) but with the velocity
of the source of light. However, this is what the principle of action and of
reaction permits us to specify/predict. Indeed, that principle is injured by our
hypothesis, seeing as the action of our fictitious
particles (because of our use of this image) on the ions doesn't correspond
to any reaction of the ions on the particles. It is necessary, as in
Lorentz's theory, to attribute a momentum to the radiant energy, which is
much more natural when we consider the energy as projected than
when we consider it as propagated; and the initial velocities of the
fictitious particles emitted by an ion are determined by the
conservation of momentum principle or the principle of reaction. In
the case of optics, all radiant energy is provided by the
source, and the screen of our optical apparatus doesn't furnish any
portion. It is therefore natural to think that the principle of reaction,
however precisely stated, will have for a result that the velocity of the
fictitious particles emitted by the ions of the screens, etc., are uniquely
determined by that of the light source.
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(1) We easily verify this theorem by following closely the
demonstrations of Lorentz (Versuch einer Theorie der elektr. u.
opt. Vorgänge en bewigten Körpern, Leiden, 1895).
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